Le Blog des Humanos

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Interview de Tirso
Et voici une seconde interview, datant aussi d'avril 2010, cette fois du dessinateur Tirso :
Qu’est ce qui vous a donné envie de devenir dessinateur de BD?
Pour
te dire la vérité… je ne sais pas. Je ne suis vraiment pas sûr du pourquoi j’ai
commencé à dessiner des BD.
Quand
j’étais enfant, mes parents ont toujours essayé de me pousser à lire. J’ai donc
toujours eu des livres et des BD autour de moi. C’est peut-être aussi pour cela que
depuis que j’ai commencé à dessiner, j’ai toujours essayé de raconter des
histoires avec des photos. J’avais déjà essayé de créer une BD.
Je suppose qu'on s'habitue à cette culture "du livre" avec
laquelle on a grandi et de la même façon on s'amuse avec lorsque l'on développe notre
personnalité. Raconter une histoire devient alors beaucoup plus simple.
Pouvez vous expliquer votre méthode de travail, les étapes...?
Je suis très organisé.
Je lis le script, je prends des notes et j’en discute avec le
scénariste. Je cherche les références visuelles dont j’ai besoin, je dessine un
mini croquis que moi seul peux comprendre, puis je commence à dessiner.
Parfois, je crayonne des choses dans un carnet pour les tester avant de les
dessiner dans les pages finales.
Après avoir fini le crayonnage, je commence l’encrage. Ensuite, je scanne les pages et je les
retouche sur l’ordinateur ou j'applique certaines textures si j’ai besoin de le
faire. Je peux dessiner une page et ensuite commencer
le crayonné d'une autre page avant l'encrage de la première mais je ne le fais jamais au delà de deux pages.
Et j’encre toujours dans l’ordre de lecture. Et pas autrement ! C’est une habitude assez folle que j’ai.
De quoi ou de qui vous êtes vous inspiré pour créer vos personnages, notamment les vampires ? L’ambiance ? Les paysages ?
C’est difficile d’expliquer d’où l’inspiration provient. Car il existe de nombreuses sources dont mes dessins proviennent et je suis sûr que j’ai utilisé beaucoup d’entres elles inconsciemment. Mais avant de commencer une nouvelle série, j’aime faire un travail très sérieux de pré-production.
Pour Le Manoir des Murmures, nous avons étudié les mythes et le
folklore de nombreuses régions du monde à la recherche de monstres qui pouvaient
avoir une origine infectueuse virale transmise par le sang. Nous
avons essayé de les relier à la peur de la contagion via le contact
d’animaux sauvages. Et il y avait beaucoup de possibilités.
Dans
certains cas,
j’ai basé mon travail sur des gravures d’anciennes bêtes. C’est le cas
de "Chupacabras" (vous pouvez le voir dans le premier album). Pour les
autres monstres, ils ont tous été inventé.
En ce qui concerne les vampires, j'ai toujours su ce que je voulais faire. L’idée
principale sur laquelle nous avons travaillé lors de la création de l'intrigue était :
«la monstruosité comme une maladie ». A partir de ce concept, j'ai vu les vampires comme des
sangsues. C'est pourquoi, ils ont cette bouche en forme de spirale avec les dents
et la langue pointues, leur élasticité particulière et leur couleur
pâle.
D'autre part, Nosferatu de Murnau et l'esthétique expressionniste
allemand m'ont aidé à trouver une approche plus réaliste de ces monstres. Bien sûr, je n'ai jamais pensé que mes monstres étaient romantiques.
Cette histoire, à la lecture, a transmis un halo magique à la réalité. Je devais représenter deux mondes complètement différents qui vivent ensemble d'une façon totalement naturelle. Donc, on retrouve le froid de la pierre et la sensation provenant des arbres morts mais également les grands arbres dans les bois ou les feux de Prague dans la nuit. C'est pareil pour la bibliothèque chaleureuse qui coexiste avec le laboratoire humide.
J'ai juste essayé de donner à chaque ensemble un regard objectif, le style et la vie de la scène, nécessaire. J'essaie toujours d'imaginer que je suis dans cet endroit. J'essaie de recréer cet environnement autour de moi (parfois je dessine des cartes qui me permettent de bouger à travers les lieux) et je cherche à être en mesure de le voir à travers les yeux du personnage mais aussi à travers les yeux d'un spectateur invisible.
Interview de David Munoz
Quelques questions posées à David Munoz, scénariste du Manoir des Murmures :
Comment est né le projet du Manoir des Murmures?
Eh bien, j'ai toujours voulu écrire une série fantastique très sombre. Le problème, c'est qu'il y'a déjà trop d'histoires de ce genre sur le marché en ce moment. Trop de "Twilights” ou de “Harry Potter". Le monde est saturé avec les élus, les monstres romantiques, etc. J'ai donc voulu essayer quelque chose d’un peu différent.
Alors oui, bien-sûr, nous avons des loup-garous, des vampires et aussi un enfant, Sarah, dont les actions peuvent changer le monde dans lequel elle vit, mais les monstres sont des créatures vraiment dangereuses, et cet enfant ne vit pas dans un monde simple où tout est noir ou blanc. Pendant longtemps, elle ne sait pas ce qui est bien ou mal, qui sont les méchants ou les gentils ou comment les différencier dans ce monde.
Je ne veux pas gâcher la fin pour les lecteurs,
mais je pense que le dernier album montre clairement que nos personnages ne
vivent pas dans un monde simple. Il n'y a pas de
leçons faciles à apprendre ici. Notre morale,
s'il y'a une, est sûrement que le monde est un endroit très compliqué, et vous
devez savoir que tous ceux qui tentent de vous en vendre une vision simple dissimulent des secrets.
Obi Wan-Kenobi, Morpheus, Dumbledore ne détiennent pas la vérité et vous pouvez sympathiser
avec Dark Vador ou encore Voldemort. Je pense que c'est la raison pour laquelle certains
lecteurs adultes qui généralement n’apprécient pas la fantasy
aiment cette série.
J’en ai vraiment marre de toutes ces histoires pour enfants et adolescents qui se terminent avec un héros triomphant dans un monde totalement débarrassé du mal. Le monde n'est pas comme ça, il ne le devriendra jamais. Et plus tôt vous le découvrirez, mieux cela vaudra.
Et ne vous méprenez pas. J'adore Harry Potter ! Mais même si cela devenait plus sombre, cela n'ira jamais au-delà d'un point de vue moral. Et c'est bien. La naïveté fait partie du charme de Potter, mais le nôtre est d'un genre très différent.
Comment vous est venu l’idée d’une collaboration avec le dessinateur Tirso?
Je l'ai rencontré à la Comic Con où nous étions tous les
deux invités. Nous avons déjeuné avec d'autres artistes et écrivains et dès que
nous avons commencé à parler, nous avons découvert que nous nous entendions
très bien.
Et je pense que c'est ce même après-midi que Tirso m'a
demandé si j'avais une idée que nous pourrions envoyer à son éditeur, parce
qu'il était à la recherche d'un nouveau projet.
Quelques jours plus tard je lui
ai envoyé un bref sommaire de ce qui allait devenir Le Manoir des Murmures.
Il a aimé... et ce fût tout.
De quoi vous êtes vous inspiré pour la création du script?
Cette partie de l'interview est la plus difficile à expliquer pour un écrivain! D’où viennent les idées?
Pour le Manoir, tout ce dont je me souviens c'est que j'étais en avion entrain d'écrire des idées sur mon ordinateur portable, en essayant de trouver la meilleure pour Tirso et moi. Je devenais très impatient car je n’arrivais pas à trouver quelque chose que j’aimais vraiment.
Oui, nous avions tous les deux envie de travailler sur une série fantastique très sombre, et nous savions que nous voulions des monstres et même un enfant, mais… de quoi parlerait l’histoire? Il fallait trouver quelque chose qui nous tiendrait vraiment à cœur parce que si tout fonctionnait, nous aurions à vivre avec, pour les prochaines années.
Je me
suis
souvenu d'un article que j'avais lu il y'a quelques années au sujet
d'orphelins malades qui vivaient dans un orphelinat en Afrique. Certains
d'entre eux avait le sida, d'autres le cancer, mais ce qui m'avait le plus
impressionné c'est que tous ces enfants refusaient de laisser
leur maladie définir le cours de leur vie. Ils parlaient volontiers de
leurs amis et
des rêves qu'ils partageaient avec eux. On pouvait sentir leur
amitié et
c’est ce qui rendait leur vie complète.
J'ai alors pensé que c’était
de ça dont je voulais parler.
Avant tout, ce devait être l'histoire d'un groupe d'amis séparés du reste du monde en raison de leur «maladie», apprendre ce que c'est que de grandir quand la seule chose que vous avez est "l'autre". Et je voulais utiliser la création fantastique pour parler métaphoriquement de ce sujet.
Mais je me rends compte, maintenant quand
j'en parle, que le processus semble beaucoup plus cérébral qu'il l'était
vraiment...
En fait, tout s'est passé très vite et à un niveau d'illogisme
très instinctif. Je savais que je devais raconter cette
histoire. Aussi, parce qu'il existait une raison
très personnelle pour que je me souvienne de cette histoire.
La
connexion était là
depuis un certain temps et elle a germé dans Le Manoir des murmures.
Quelles sont les étapes de l’élaboration de votre scénario?
J'écrivais synopsis après synopsis et j’en parlais encore et encore avec Tirso et Philippe Hauri (l'éditeur original du Manoir) qui m'a vraiment aidé à écrire le meilleur scénario dont j'étais capable. Après en avoir discuté avec eux, j'ai essayé d'incorporer leurs suggestions.
Ce fût un processus très satisfaisant, mais très long. Et j'ai beaucoup appris sur la route. J'avais écrit quelques comics avant, mais jamais de saga de trois albums, j'ai donc eu quelques difficultés au départ pour insérer l'histoire que je voulais raconter dans les 52 pages du premier album. Un film ou un épisode de TV donne plus d'espace pour laisser le récit respirer. Mais Tirso m'a beaucoup aidé pour cela.
De plus, j'aime la nature synthétique de la bande dessinée écrite, et le fait d'avoir un budget illimité. Le cliché est vrai : la seule limite est votre imagination.
Peut-être que la chose la plus intéressante au sujet de l'élaboration du script est notre ancienne intention de confiner les personnages dans le manoir, cela serait devenu un récit sur des "étudiants bloqués dans un sinistre orphelinat" comme dans le film que j'ai écrit pour Guillermo del Toro.
Mais très vite nous avons réalisé que nous voulions que l'histoire soit plus grande et plus épique.
Pourquoi avoir particulièrement choisi cette époque de guerre pour le scénario?
Il n'y avait pas les téléphones portables en 1949 ! Les téléphones portables sont le fléau des écrivains !
Blague à part, nous voulions juste mettre l'histoire à une époque où l'on pourrait croire à une guerre secrète entre les hommes et les monstres. Ce serait plus difficile à croire aujourd'hui, vu que tout le monde a un téléphone portable avec une caméra. Aujourd'hui, s'il y avait vraiment des vampires, nous serions malades de les voir discuter sur ce que c'est de vivre éternellement à la télé! Il n'y aurait plus rien de secret à leur sujet.
Si nous avons choisi la République Tchèque, c'est à cause de son histoire et la place inconfortable que ce pays occupait à la fin de la Première Guerre Mondiale sous l'occupation soviétique (qui d'une certaine façon fait écho à la lutte de nos personnages). La guerre était terminée, mais il y avait encore une guerre en cours, celle-ci silencieuse, mais aussi dangereuse que l'autre.
Nous
pensions
aussi que nous avions l'obligation de donner à nos lecteurs des
endroits jamais visités auparavant ou du moins, rarement. Toutes les
histoires fantastiques n'ont pas lieu aux Etats-Unis, en Angleterre ou
dans des mondes inventés.
Et qui pourrait résister à la possibilité de
détruire
une partie du pont Charles à Prague, dans un combat de monstres?
De toute
façon, tout comme moi, Tirso aime l'esthétique de l'époque. Tout
avait l'air mieux ensuite.
Manoir des Murmures T3 : JOUR J !
On y est ! C'est aujourd'hui que sort " Simon ", troisième et dernier tome du Manoir des Murmures. Nous retrouvons Sarah et ses monstres d'amis pour comprendre enfin ce qui se trame entre les murs de cet orphelinat mystérieux...
Mais, j'y pense... Si vous êtes en train de lire ce blog, c'est que vous n'êtes pas en train de lire l'album, et ça, c'est mal ! Mais bon, je suis d'humeur magnanime, et je vous autorise à finir la lecture de mon billet avant d'attaquer celle, autrement plus intéressante, du final de Manoir.
Ou de la trilogie complète, si vous êtes passés à coté (il paraît que ça arrive même aux meilleurs).
Ca tombe bien, en plus du Tome 3, les Humanos sortent le coffret Manoir, avec les trois albums dedans.
Parfait pour vous rattraper si besoin est ! Ou pour faire un chouette cadeau : amis, collègues, famille... On n'a jamais trop de gens à qui offrir un joli coffret de bonne bédé.
Et on attend impatiemment vos retours et avis sur ce dernier tome !
Commentaires (1) Tags : Parutions
Les sorties du mois d'août
Pendant que vous attrapez des coups de soleil à force de rester allongé sur le sable toute la journée tel un phoque tétraplégique, pendant que vous buvez la tasse dans les vagues et du rosé bien frais le soir en terrasse, pendant que vous faites griller vos merguez et abusez des glaces, bref, pendant que vous vous la coulez douce les doigts de pieds bien en éventail dans vos tongs, nous, aux Humanos, on bosse comme des forcenés pour vous préparer plein de nouveaux albums à lire dès votre retour, et ce afin de vous éviter la petite déprime post-vacances... Et oui, on est comme ça. On pense à vous avant tout. Et franchement, on a peut-être des tronches de zombies fatigués vu qu'on est restés dans nos bureaux tout l'été, mais ça valait le coup, parce qu'on vous a concocté de chouettes albums !
La preuve :
Le Manoir des Murmures :
La voilà enfin, la fin tant attendue du Manoir des Murmures ! Intitulé "Simon", ce troisième et dernier tome clôt, avec le talent qu'on connaît à Munoz et Tirso (respectivement scénariste et dessinateur de la série), cette trilogie fantastique se déroulant en Tchécoslovaquie juste après la seconde guerre mondiale, dans un mystérieux orphelinat recueillant des enfants touchés par un virus, quelque peu... monstrueux ! Cet album apportera enfin les réponses à toutes les questions de Sarah et ses amis, et révélera toutes les clés de l'intrigue aux lecteurs !
Sortie le 24/08.
Les Princesses Egyptiennes :
Autre album très attendu, le second et dernier tome des aventures de Kiki-Néfer et Titi-Néfer, filles du Pharaon Ramsès III, contre lequel se trame un terrible complot. Cette fois encore, le conteur et dessinateur hors-pair qu'est Igor Baranko nous entraîne avec toujours plus de suspense dans l'Egypte ancienne, ses rites, ses croyances, et ses luttes de pouvoir.
Sortie le 24/08.
Stéphane Clément Chroniques d'un Voyageur :
Cette intégrale des trois premières aventures du héros de Ceppi vous entrainera d'abord à Genève ("Le Guêpier"), puis sur la route des Indes ("A l'est de Karakulak"), avant de vous faire visiter l'Iran ("Le Repaire de Kolsotv"). Mais on est loin du circuit touristique classique et reposant en suivant Stéphane Clément, ce voyageur malgré lui qui réussit toujours à s'attirer des ennuis plus gros que lui. A noter que cette intégrale est proposée dans sa version originale, en N&B.
Sortie le 24/08.
Troubles-Fêtes :
Ah, les femmes de Loisel ! C'est toujours un régal pour les yeux, n'est-ce pas Messieurs? Le mythe du centaure, la chaleur des Feux de la Saint Jean et les
vertiges du carnaval de Venise revisités par Rose le Guirec et Monsieur
Régis Loisel, voilà ce qui attend celles et ceux qui se plongeront dans
ces textes et illustrations délicieusement érotiques.
Sortie le 31/08.
Dominion :
Vous imaginiez les anges en chérubins blonds et rondouillards, habillés de blanc et équipés d'une petite paire d'ailes pleine de plumes? Jason Ash va découvrir qu'ils sont beaucoup moins sympas que ça, à travers une double enquête sur un crime odieux et le kidnapping d'une petite fille. Un thriller haletant en format comics, dans la collection Humanoïds.
Sortie le 24/08.
Le Garage Hermétique :
Et bien sûr, du Mœbius, encore du Mœbius, toujours du Mœbius.
Sortie le 24/08.
Les Yeux du chat
Les Yeux du Chat a d'abord été publié, en 1978, pour être offert à quelques lecteurs fidèles. Avant d'être réédité pour tous, quelques années plus tard.
Par quoi commencer pour évoquer cet étonnant et inquiétant récit ?
Rappeler qu'il s'agit de la première collaboration du fameux duo Jodorowsky/Moebius, après un projet cinématographique (l'adaptation de Dune, de Franck herbbert) avorté ?
Raconter l'histoire, onirique et cruelle, de ce chat qui se fait arracher les yeux par l'épervier d'un petit garçon aveugle ?
Décrire le dessin de Moebius, d'une finesse et d'un réalisme qui impressionnent ?
Ou simplement laisser parler les images.
Réédition dans les couleurs d'origine, à paraître le 19/10/2011.
Et fond d'écran à télécharger ici ...