Le Blog des Humanos

Des infos sur l'actualité des Humanoïdes Associés.
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Preview Carthago T4
Milan Jovanovic a commencé à dessiner Carthago T4 !
Voici ses esquisses papier, préalables à son travail sur ordinateur.
Pour en savoir plus, vous pouvez aussi suivre l'actualité de son scénariste, Christophe Bec, sur son blog.




L'Auteur Baranko, un destin incroyable
Les superbes planches des Princesses Egyptiennes d'Igor Baranko sont désormais disponibles dans la boutique Humano, une bonne occasion de revenir sur le parcours singulier de cet auteur.
Kiev, 1977 : le jeune Igor Baranko découvre Les Ethiopiques d'Hugo Pratt. C'est le coup de foudre, une vocation est née : plus tard, il sera dessinateur de bandedessinée.
Mais il est des vocations plus aisées à suivre que d'autres : lorsque l'on vit de l'autre côté du rideau de fer, il est bien difficile de percer dans la bande dessinée. En effet, à ces études aux Beaux Arts de Kiev succèdent deux années de service militaire dans l'Armée Rouge, peu propices à l'épanouissement artistique. La chute de l'URSS le libère et, après un voyage initiatique de six mois dans les régions bouddhistes de Sibérie, Baranko peut s'investir entièrement dans le dessin. Il envoie alors pendant plusieurs années des centaines de planches aux grandes maisons d'édition, malheureusement sans succès.
Le destin lui donne alors ce genre de coup de pouce que l'on croit réservé aux films hollywoodiens : il gagne une carte verte à la loterie, qui lui permet d'aller s'installer aux Etats-Unis. C'est au pays des comic books qu'il se fera enfin remarquer pour son style si intimement lié à sa propre histoire.
Ayant grandi à l'écart des grandes influences de la BD franco-belge et du comics américain, Baranko a su développer un univers graphique original, nourri de ses expériences personnelles : dans Jihad, son premier succès, le héros Ivan Apelsinov, dictateur de toutes les Russies, prend vie sous des traits qui rappellent étrangement les coups de crayon d'Hugo Pratt.
Avec Les princesses Egyptiennes, Baranko joue
cette fois avec le noir et blanc, comme pour mieux mettre en lumière les
sombres intrigues qui visent les filles du pharaon Ramsès III.
"Igor Baranko
est un artiste de l'espace" écrit Christian Jacq. "En suivant ses
personnages, on bondit, on se bat, on pénètre dans des lieux minutieusement
décrits et l'on effectue, me semble-t-il, une traversée des ténèbres, formée de
passions et de magie redoutable, pour atteindre une lumière si difficile à
entrevoir."
Tout est dit…
Interview Sam Timel - scénariste de Milan K
A l'occasion de la parution du troisième tome de Milan K, le scénariste Sam Timel nous accorde une interview.
English version available here.
Comment est né le projet de Milan K ?
Milan K était initialement un projet de film sur lequel je travaillais quand, pour d’autres raisons, j’ai rencontré l’équipe des Humanoids, ici à Los Angeles. Je leur ai fait part de mon histoire, qu’ils ont adorée. Mais ils ont d’abord voulu développer le projet sous forme de bande dessinée. Comme je n’en avais jamais écrit, c’était pour moi un défi considérable. Pour le premier épisode, j’ai travaillé avec l’équipe des Humanoids de façon très proche et j’ai réussi à obtenir de l’aide de personnes plus orientées vers la bande dessinée, auteurs qui plus est, comme Chuck Austen. J’ai aussi lu quelques bandes dessinées européennes qui étaient disponibles en anglais, dans le but de comprendre le fonctionnement du monde de la bande dessinée.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cette série ?
Les éléments déclencheurs ont été sans aucun doute les détails de la vie de Mikhail Khodorkosky, ancien oligarche ennemi numéro 1 du président russe Vladimir Poutine, qui est encore emprisonné en Russie. Mais mon scénario se détache de cette histoire vraie dès les toutes premières pages de la série.
Pourquoi avoir choisi Corentin comme dessinateur ?
En vérité, je n’ai jamais rencontré Corentin. Corentin était le choix de l’éditeur. D’autres essais et recherches graphiques avaient été réalisés par des artistes, qui m’ont parus très bons. Mais quand j’ai eu les premières pages de Corentin entre les mains, j’ai immédiatement adoré son style. C’est un artiste fantastique et je suis attristé de le voir partir. Mais le bon côté des choses, c'est qu'à partir de maintenant nous pourrons sortir au moins un nouvel album par an.
Comment travaillez-vous pendant l’écriture d’un scénario ?
Je crois qu’il n’y a rien d’exceptionnel dans l’approche de mon écriture. D’abord, je développe un cycle scénaristique qui couvre plusieurs épisodes, ou albums si vous voulez. Je détaille ensuite le cycle complet, qui dans le futur ne devrait pas donner plus de deux épisodes (l’histoire contenue dans les trois premiers volumes était initialement destinée à être comprise en deux volumes, mais l’éditeur m’a fait savoir que Corentin voulait plus d’espace pour les scènes d’action, on a donc fini par faire un cycle de trois livres…).
Ensuite, un processus de va-et-vient s’est mis en place avec l’équipe des Humanoids pour améliorer l’histoire, les scènes, les liens entre elles, les personnages, les raisons de leur agissement etc. C’est définitivement mon étape favorite, bien que ce soit un défi de travailler avec des personnes si exigeantes. On en tire une récompense d’autant plus satisfaisante. Finalement, j’ai écrit le scénario actuel et le découpage de l’histoire page par page. Pendant ce processus, je me plonge souvent dans l’état d’esprit du personnage sur lequel j’écris. Quand Paline se met en colère, je m’énerve, quand Milan pleure, je trouve en moi une part plus douce… la dernière étape, que je n’ai pas supervisé directement pour des raisons évidentes, est la traduction et les finitions par le scénariste français Philippe Thirault.
Pouvez-vous nous révéler quelques petits secrets sur ce nouveau tome ?
Quand j’ai su que les dessins de la série allaient être réalisés par un autre artiste après le troisième volume, j’ai décidé de révéler qui était l’homme mystère (dans l’histoire initiale cette révélation arrivait un peu plus tard). Le bon côté, c’est que ça donne une fin plus complète à ce premier cycle.
Interview of Sam Timel
How was this new project born?
Milan K. was initially a movie project idea that I was working on when I met - for another reason - the people at Humanoids, here in Los Angeles. I pitched them the story and they loved it, but first wanted to develop a comic book version of it. Since I'd never written for the comic book medium, this was quite challenging. For the first episode, I worked closely with the Humanoids team and managed to get some help from other, more comic-oriented, writers as well, such as Chuck Austen. I also read some European bande dessinee albums that were available in English, in order to better understand how this whole comic thing works.
What inspired this project?
The triggering elements were without a doubt the details of the real life story of Mikhail Khodorkovsky, the ex-oligarch who's still sitting in jail in Russia, and who is Russian president Vladimir Putin's number 1 enemy. But my story splits apart from the true story in the very first pages of the series.
Why did you choose artist Corentin as a collaborator?
The truth of the matter is that I've never even met with Corentin. Corentin was the publisher's choice. They had other tests and research design done by other artists that I found pretty good. But when I got Corentin's first pages, I immediately loved his art. He is a fantastic artist and I'm sorry to see him go. But the upside of this is that we'll be able to release at least one new album per year for here on out.
What is your writing process like? What are the different steps of your work ?
I believe there is nothing very unique in my
writing approach. First, I develop a story arc which covers several episodes,
albums if you will. I then write a more detailed treatment of a full cycle,
which in the future should be no more than two episodes (the story of the first
three volumes was initially supposed to be two books, but the publisher said
that Corentin wanted to have more space for the action scenes, thus why we
ended up with a three-book cycle…). Then, it moves into a back and forth
process with the team at Humanoids in order to improve the story, the scenes,
the links between them, the characters and the reasons why they are acting the
way they are, etc. It is definitely my favorite step, and though it is very
challenging to work with such demanding people, it is ultimately very
rewarding... Finally, I write the actual script and breakdown of the story page
by page. During the process, I often get into the very state of mind of the
character I'm writing about. When Paline gets angry, I'm often pissed of
myself, when Milan cries, I'm finding a softer spot within myself… The last
step, that I do not supervise directly for obvious reasons, is the translation
and its polish by French writer Philippe Thirault.
Would you tell us a few secrets about this latest episode?
When I learned that the series would be handled by another artist after Book 3, I decided to reveal who the mystery man was (in the initial story that revelation would have come quite a bit later). The good thing about it, is that it gives a more complete ending to this first cycle.

Les Rencontres Chaland, Serge Clerc invité d'honneur 2013
Comme chaque année, les Rencontres Chaland ont lieu à Nérac le premier week-end d’octobre (et à cette occasion, nous rééditons Freddy Lombard : La Comète de Carthage).
L’invité d’honneur de 2013 est Serge Clerc. Voici de quoi resituer le personnage :
Agé d'à peine 18 ans, Serge Clerc est recruté par le magazine Métal Hurlant, dans les couloirs duquel il croise Yves Chaland.
Tous deux collaborent en décembre 1979 pour créer Le Plouqueur, une bande dessinée de 2 cm de hauteur réalisée pour le magazine Okapi. Les deux jeunes gens entretiennent une relation de complicité et de stimulation créative.
Comme son camarade Chaland, son style s’inscrit dans la filiation de la ligne claire (traits simples et aplats de couleurs).
Il est notamment l’auteur du Dessinateur Espion (1978, Les Humanoïdes Associés), La Légende du Rock’n’Roll (1984, Les Humanoïdes Associés), Le Journal (2008, Denoël Graphic) et Phil Perfect (Intégrale publiée chez Dupuis en 2012).
Amateur de musique, Serge Clerc continue à faire ses preuves en collaborant avec le magazine Rock & Folk et le News Musical Express.
Il réalise de nombreuses publicités, des illustrations de journaux ou encore des illustrations de pochette d’album.
C’est traditionnellement l’invité d’honneur qui réalise l’affiche des Rencontres Chaland. Voici celle de Serge Clerc :
Interview de Manuel Bichebois pour Le Prince de l'orage T2 (partie 2)
Suite de l'interview de Manuel Bichebois, scénariste du Prince de l'orage...
(Pour relire la première partie, c'est ici)
Après le cycle de L’Enfant de l’orage, le dessinateur Didier Poli a choisi d’arrêter sa collaboration mais vous avez tout de même décidé de continuer. Pourquoi ?
Cette histoire est comme mon bébé. L'ensemble du récit est écrit depuis le premier tome, je ne me voyais pas l'abandonner. Même si au début Didier intervenait sur la définition de l'ambiance et de l'univers, il me faisait entièrement confiance pour le reste. Il est toujours de bon conseil et demeure dans l'équipe en tant que "consultant".
Pourquoi avoir choisi Giulio Zeloni comme nouveau dessinateur et comment se passe votre collaboration ?
C'est une trouvaille de Didier ! Comme Didier et moi habitions tous les deux à Paris, nous pouvions faire le découpage ensemble. Avec Giulio en Italie, c'est plus difficile, mais le storyboard nous aide beaucoup.
Le dessin de la série est plutôt axé jeunesse alors que certaines scènes peuvent s’avérer violentes : visez-vous un public tout particulièrement ?
Non, comme nous l’avons constaté au cours de nos dédicaces, tout le monde peut trouver du plaisir avec cette histoire, qu’on ait 7 ou 77 ans ! Je n’ai pas choisi de faire une histoire avec des enfants mais une histoire avec des personnages qui allaient évoluer psychologiquement. Malgré le fait qu’ils ne grandissent pas, j’ai essayé de montrer au mieux, à travers leurs réactions face aux évènements, le fait qu’ils vivent comme des adultes. C'est pour cela que la série ne se destine pas uniquement à un jeune public. De plus, nous ne travaillons pas sur une série qui comporte une multitude de tomes, donc la question de l’âge des héros n’est pas primordiale.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
J'ai toujours aimé les histoires un peu étranges et les univers légèrement décalés, comme ceux de Peeters et Schuiten ou Moebius. C'est vers ce genre de projet que j'aimerais me tourner. Je prépare actuellement une histoire en temps que scénariste et dessinateur.
Interview de Manuel Bichebois pour Le Prince de l'orage T2 (partie 1)
Alors que sortira très prochainement le dernier tome du Prince de l'orage, son scénariste, Manuel Bichebois — à qui l'on doit déjà le cycle L'Enfant de l'orage — a accepté de répondre à nos quelques questions.
Comment êtes-vous devenu scénariste de bande dessinée ?
Je travaillais comme graphiste et concepteur de jeux vidéo pour une société, Kalisto Entertainment, dans laquelle j'ai rencontré Didier Poli. On travaillait ensemble et on a eu l'idée de créer une petite page pour se tester. Même si aujourd’hui je peux travailler aussi bien le scénario que le dessin, à l’époque je me concentrais surtout sur l'écriture. Nous avions déjà évoqué une collaboration avec Didier, comme j'avais quelques idées sous la main, je les lui ai soumises.
Comment est né le projet L’Enfant de l’orage ?
Sur un coin de table, vraiment ! Avec Didier, durant notre pause déjeuner, nous avons commencé à tracer les grandes lignes du projet, l’univers, l’ambiance… Ensuite, j’ai réfléchi aux autres éléments qu’il fallait apporter. Je savais que, tout comme moi, Didier aimait particulièrement les ambiances steampunk et heroic fantasy. Nous n’avons pas eu trop de mal à nous mettre d’accord. Lorsque nous avons proposé le projet aux Humanos, ils ont été très encourageants. Leur soutien a été précieux pour aider le récit à grandir.
De quoi ou de qui vous êtes-vous inspiré pour créer cet univers ?
En plus des discussions avec Didier, je me suis inspiré de mes histoires personnelles et, inconsciemment, de toutes mes lectures de jeunesse : Saint-Exupéry ou Paul-Emile Victor pour les romans, Moebius, Jodorowski, Bess, Jimenez, Bilal, Schuiten, ou encore Hergé pour les bandes dessinées. J’ai également été influencé par le schéma classique de certains récits d’aventure qui mettent en scène un orphelin qui part à la recherche de ses origines.
Quelles sont les étapes de l’élaboration de votre scénario ?
Je travaille de la même manière pour toutes mes histoires : il me faut un début accrocheur et une fin qui me semble bonne. J'aime savoir où mon projet va me mener et j'espère que les lecteurs s’en rendront compte en lisant la fin de la série. Pour le reste, c’est comme pour un voyage : il existe une multitude d'itinéraires. Je les choisis en fonction de l'intérêt qu'ils présentent.