DOSSIER NUEES ECARLATES

Dossier-nuees-ecarlates_defaultbody

Dans cette section vous pouvez découvrir ou approfondir vos connaissances sur l'univers des Nuées Écarlates : la Légende, Izunas et Fudo.

Explorez l'univers des Nuées Écarlates !


Personnages

Capture_d_eI_cran_2017_01_16_aI_15_56_59_55226_defaultbody

Univers

Capture_d_eI_cran_2017_01_16_aI_15_58_34_55228_defaultbody

Interviews

Capture_d_eI_cran_2017_01_16_aI_16_05_02_55230_defaultbody

Making of

Capture_d_eI_cran_2017_01_16_aI_16_08_49_55227_defaultbody

Albums

Capture_d_eI_cran_2017_01_16_aI_16_11_09_55229_defaultbody

Pour aller plus loin...

Capture_d_eI_cran_2017_01_16_aI_16_11_45_55231_defaultbody

Univers


Les Yama Ikki : les Rebelles


10_Nuee_Ecarlates_04_original_55233_defaultbody

« Yama Ikki » désigne les rebelles de La Légende des nuées écarlates.


Menés par la sage Jera Isegawa et composés des villageois et de membres de la troupe de théâtre de Meiki, ils refusent la tyrannie de la shôgun Ryin Fujiwara.


Avec l'aide de Raido, ils essaieront de libérer Yozeru Masa et prendre d'assaut le palais.


40_Nuees_Ecarlates_03b_defaultbody_original_55235_defaultbody

Jera est une vieille femme à qui Yozeru Masa confie Meiki après la mort de sa mère.


Prêtresse du shugendô (discipline magique pratiquée par des moines en montagne) et chef des rebelles, la vieille femme est fermement opposée à la tyrannie du shogunat. Elle aidera Raido à recouvrer la mémoire en lui contant les légendes oubliées de ce monde dévasté.




29_nueesecarlates_T2_original_55234_defaultbody

Ogi est un jeune garçon téméraire, ami de Meiki.


Méfiant à l'égard de Raido au début il lui prête main forte par la suite afin de délivrer Yozeru.


Son père, Gombei, est un des meneurs de la rebellion. À sa mort, Ogi s'engage dans les combats au côté de l'Ikki afin de faire tomber le shogunat.


Les Izunas


05_Izunas_T1_original_55236_defaultbody

Les Izunas sont des kamis (dieux) ressemblant à de grands loups blancs avec de longues moustaches noires. Leurs oreilles se prolongent telles une ramure, leur langue est semblable à celle d'un serpent et leur morsure injecte un puissant venin dont le seul remède se trouve être leur sang.


Ces loups sont les protecteurs de l'arbre sacré Munemori qui protège l'équilibre entre le monde des kamis et celui des humains, et donne naissance aux Izunas.


Les Izunas sont composés de deux castes :


- Les Senshis : ce sont les guerriers protecteurs qui combattent les démons s'attaquant au Munemori.


- Les Onbas : il s'agit de la caste composée des louves de la meute. Elles s'occupent de l'éducation des nouveau-nés Izunas.


Redoutés et respectés par les autres kamis, les Izunas ont une importance majeure dans le maintien de l'équilibre entre le monde spirituel et celui des humains.


Dans La Légende des Nuées écarlates, où le Kamigakushi n'existe plus, les Izunas vengent le massacre de leur espèce en transformant les territoires habités en une immense forêt de glace.


L'Arbre Sacré Munemori


Le Munemori est l'arbre sacré du monde des kamis.


Véritable pillier, il voile le monde des Kamis aux yeux des humains et donne naissance aux Izunas. Le Munemori possède plusieurs racines, celle qui crée les loups a la silhouette d'un Izuna. Il peut également réssusciter des loups tombés au combat, en échange d'offrandes : le corps de l'Izuna et une relique du monde des humains. Les Senshis protègent le Munemori des attaques des Noggos qui cherchent à le détruire.


19_Izunas_T1_original_55237_defaultbody

Les Nuées Ecarlates


"Nuées Écarlates, tel est notre nom et à des pluies de sang nous sommes destinées."


Les Nuées Écarlates est le nom donné aux deux sabres de Raido. Héritées de son père, elles sont l'arme emblématique du samouraï.


Lorsque les épées lui sont subtilisées lors de son combat contre Fudo, une litanie lugubre poursuit Raido où qu'il aille. Elle ne se calme que lorsqu'il est à proximité de la jeune Meiki.


Capture_d_ecran_2014_11_19_a_13_28_46_origina_55238_defaultbody



Les Noggos


Les Noggos sont des esprits maléfiques du monde des kamis.


Leur origine est inconnue mais leur but est de semer le chaos dans les deux mondes. Pour cela, il leur faut terrasser le Munemori, dernier rempart leur bloquant l'accès au monde des humains grâce au Kamigakushi. D'abord informes, tels des mains noires aux longs doigts crochus, ils prennent une forme humanoïde lorsqu'ils sont invoqués par Daigon afin de former une armée d'êtres maléfiques : les Yamibushis.


02_Izunas_T1_original_55239_defaultbody

Kamigakushi


Le Kamigakushi est un voile dissimulant le monde des kamis à celui des humains.


Créé par les kamis las de l'arrogance des hommes, ce voile est maintenu grâce à la présence de l'arbre sacré Munemori.


Certains kamis et humains peuvent cependant le traverser, c'est le cas de
Kitsune Hime et du moine Bokken.


15_Izunas_T1_defaultbody_original_55240_defaultbody

Yamibushi


Les Yamibushis sont des humains possédés par les Noggos.


C'est à la demande du général Kuroga que Daigon, mage maléfique, utilise sa magie pour constituer une armée de Yamibushis.


08_IZUNAS_02_original_55241_defaultbody

Une fois passés de l'état de Noggos à celui de Yamibushi, ils vouent leur existence à semer le chaos dans le monde des humains. Ils poursuivent aussi leur but de toujours : la destruction de l'arbre sacré Munemori. Anihilant par conséquent le Kamigakushi, le voile dissimulant le monde des kamis à celui des hommes.


Personnages


Kenshin


12_Izunas_T1_original_55251_defaultbody

Kenshin est le fils du cruel général Kuroga. Il désapprouve totalement les exactions de son père, mais ne peut rien contre lui. Avec l'aide de Daigon, un mage puissant et corrompu, Kuroga prend le contrôle du corps de son fils, faisant de lui un guerrier impitoyable.


Lors de la mise à sac d'un village par les troupes de son père, Kenshin est mortellement blessé. Cela lui permet d'apercevoir Aki pour la première fois, de l'autre côté du Kamigakushi (censé dissimuler les kamis aux yeux des humains).


À l'arrivée d'Aki dans le monde des humains, Kenshin la reconnaît et décide de tout mettre en œuvre pour protéger celle qui lui a permis de s'accrocher à la vie.


Mais que peut un simple mortel contre les démons Noggos ?


Mamoru


Mamoru est le chef de la tribu des Izunas.


Représentant de la caste guerrière des Senshis, il est le protecteur de l'arbre
sacré Munemori contre les attaques des Noggos.


Fier et fort, Mamoru refuse d'accepter Aki en tant qu'Izuna. Elle devient alors pour lui la cause de tous les maux qui s'abattent sur la meute.


36_Izunas_T1_original_55254_defaultbody

Aki


32_Izunas_T1_original_55256_defaultbody

Aki est une kami mise au monde par le Munemori, l'arbre sacré des Izunas. Dotée d'une apparence de jeune fille, elle sème le trouble au sein de la meute de loups et s'attire les foudres de Mamoru, le chef Senshi.


Sous la protection de Niô, Izuna de la caste Onba, Aki est élevée aux côtés de Kenta, son frère et fidèle compagnon.


Lors d'une excursion près du Kamigakushi, aux portes du monde des humains, un Noggo se dissimule dans les cheveux d'Aki. Ce qui mènera à la destruction de l'arbre sacré Munemori...


Kenta


Kenta est un Izuna de la caste Senshi qu'on distingue des autres loups à son oreille cassée. Ce guerrier, tué par un Noggo, renaît du Munemori le même jour qu'Aki. Ayant un lien très fort avec celle qu'il considère comme une sœur, il prend systématiquement sa défense face au chef des Izunas, Mamoru. Inséparable d'Aki, il l'accompagne lors de son périple au-delà du Kamigakushi, dans le monde des humains...


40_Izunas_T1_original_55258_defaultbody

Shôgun Fujiwara Ryin


LEGENDE_NUEES_ECARLATES_T2_COUVd_original_55259_defaultbody

Fille du shôgun Toteku Fujiwara, Ryin est née difforme. La jeune fille est considérée comme un monstre par tous sauf par Raido et Fudo, ses amis d'enfance. Elle offre son cœur à Raido mais lorsqu'il disparaît, perd pied et tue son père. Ayant coupé les fils qui la retenaient prisonnière du joug du de son père, Ryin devient alors une shôgun tyranique et sans cœur, mais hantée par ses crimes...






Fudo


32_nuees_ecarlates_original_55262_defaultbody

Fudo est un samouraï formé aux côtés de Raido sous les ordres du shôgun Toteku Fujiwara. Il est en quelque sorte la Némésis de Raido, ne pouvant le vaincre en combat singulier, il attend alors patiemment le moment propice pour prendre sa revanche.


Très attaché à Ryin, Fudo lui obéit aveuglément, devenant un véritable monstre qui ne craint plus la mort. Comme elle, il ne croit qu'à ce qu'il appelle "la voie de la chair".


Sa jeunesse nous est racontée dans la série Le Masque de Fudo.


Shinnosuke_original_55263_defaultbody

Meiki


LEGENDE_NUEES_ECARLATES_T1_COUV_original_55265_defaultbody

Meiki est une jeune fille adepte du Bunraku, adoptée à sa naissance par Jera Isegawa.


Alors qu'elle donne un spectacle de marionnettes dans une auberge, un capitaine vient l'arrêter sur ordre de la shôgun. Secourue par Raido qui assistait à la scène, tous deux se lient d'amitié. Par ailleurs, la demoiselle a une influence particulière sur le samouraï, puisqu'elle fait taire les voix qu'il ne cesse d'entendre.


Mystérieusement attirés l'un par l'autre, Meiki et Raido feront front commun contre la shôgun.


Tout en levant le voile sur les souvenirs de Raido, Meiki découvrira que les fables qu'elle conte avec ses marionnettes, sont en vérité bien plus réelles et dangereuses qu'elle ne le pensait.


Raido


07_nueesecarlates_T2_original_55267_defaultbody

Raido Caym a été adopté par le shôgun Toteku Fujiwara après que ce dernier ait rasé son village, et que son père ait été tué sous ses yeux. De son père Raido ne gardera comme souvenirs que ses épées, les « nuées écarlates ».


En grandissant, il devient un samouraï sous les ordres du shôgun qui lui ordonne alors de tuer le chef de meute des Izunas : Wunjo. Lors de son affrontement avec le chef des Izunas, Raido -mutilé et presque mort - chute dans un précipice. Ayant perdu la mémoire suite à cela, Raido devient un rônin (un samouraï sans maître) à l'esprit envahi par des voix répétant une litanie sans fin.


En croisant le chemin de Meiki, les voix qu'entend Raido vont finalement se taire. Commencera alors pour lui un long chemin de pénitence, afin de retrouver ses souvenirs et ses épées...


Kitsune Hime


09_Izunas_T1b_original_55269_defaultbody

Kitsune Hime, la "Princesse Renarde" des Izunas, est une gardienne du Kamigakushi dans le monde des kamis.


Sa présence est nécessaire lors des cérémonies d'offrande, afin que l'arbre sacré Munemori octroie à nouveau la vie aux valeureux loups tombés au combat.


Bien que respectée des Izunas, ceux-ci ne lui accordent pas leur confiance, surtout Mamoru qui l'affuble du sobriquet de "sorcière.


Il n'y a qu'Aki à qui elle dévoilera sa véritable apparence. Elle l'aidera ensuite à voir et devenir visible au yeux des humains, en rompant le charme du Kamigakushi qui la dissimule.


33_Izunas_T1_original_55270_defaultbody

L'antre de Kitsune Hime : On trouve à l'entrée de son domaine un Tori, une porte purifiant les esprits malveillants. De nombreux yôkai inspirés du folklore japonais se trouvent sur son territoire. On retrouve ainsi des Tanukis (sorte de ratons laveurs pouvant changer de forme), des renards (kitsune signifie renard en Japonais) et beaucoup d'autres esprits s'apparentant aux êtres mystérieux de la mythologie japonaise.


Making of


Recherche de couvertures : Izunas


La couverture constitue la vitrine d'un album, ce qui lui confère une importance particulière.


Nous vous présentons ici les essais effectués pour arriver aux couvertures des tomes de la série Izunas : Kamigakushi et Yamibushi.


À travers ces ébauches de couvertures, vous pouvez découvrir les différentes propositions qui n'ont pas été retenues, ainsi que les différentes étapes qui mènent à une couverture définitive.


Izunas Tome 1 : Kamigakushi


01_original_55274_defaultbody
01_e_logo_original_55276_defaultbody

03_original_55280_defaultbody
03_e_logo_original_55281_defaultbody

Matita_cover_izunas_T1_bdef_original_55282_defaultbody

02_original_55283_defaultbody
02_e_logo_original_55284_defaultbody

Cover_Izunas_T1_bdef_original_55285_defaultbody



Izunas Tome 2 : Yamibushi


Cover_4_original_55275_defaultbody
Copertina2_original_55277_defaultbody



Copertina3_original_55278_defaultbody

Izunas2_Cover_original_55279_defaultbody

Les étape de la réalisation d'une page


Voici les étapes de la réalisation des pages de La Légende des nuées écarlates : d'abord le storyboard, les crayonnés puis l'encrage, pour aboutir à la planche définitive en couleur.


Les planches ci-dessous retracent la conception des pages 23 à 24 du Tome 3 : Le Trait parfait.


Page 23


21_storyboardb_original_55286_defaultbody

Storyboard

21_matc_1_original_55287_defaultbody

Crayonné


21_inkb_original_55288_defaultbody

Encrage

21_Nuees_Ecarlates_03_original_55289_defaultbody


Planche définitive


Page 24


22_storyboard_1_original_55290_defaultbody

Storyboard

22_mat_1_original_55291_defaultbody

Crayonné


22_ink_1_original_55292_defaultbody

Encrage

22_Nuees_Ecarlates_03_1_original_55293_defaultbody


Planche définitive


Recherche de couvertures : La Légende des Nuées Écarlates


Nous vous présentons ici les étapes intermédiaires des différentes couvertures de La Légende des Nuées écarlates.


Tome 1 : La Ville qui parle au ciel


Crayon_Raido_Meiki_2_b_original_55294_defaultbody
LEGENDE_NUEES_ECARLATES_T1_COUV_original_55295_defaultbody



Tome 2 : Comme feuilles au vent


Encre_Fujiwara_2_b_original_55296_defaultbody
LEGENDE_NUEES_ECARLATES_T2_COUV_original_55297_defaultbody



Tome 3 : Le Trait parfait


Rough_couv_2_original_55298_defaultbody
COUV_legendenuees_T3_original_55299_defaultbody



Tome 4 : La Fleur cachée de l'abomination


Ink_cover_IV_original_55300_defaultbody
LEGENDE_NUEES_ECARLATES_T4_COUV_original_55301_defaultbody

Interview


Saverio_carita_original_55302_defaultbody

Interview de Carita Lupattelli


Carita, Izunas est votre premier album. Comment êtes-vous devenue dessinatrice de bande dessinée ?


J'ai fait une école de bande dessinée, où j'ai appris les techniques et le langage de ce medium. Mais comme j'ai été très influencée par l'étude de la peinture, mes planches diffèrent un peu des planches de fumetti dans leur conception, ne serait-ce que par leur rendu final en couleur, contrairement au fumetti publié en noir et blanc. Ce choix a rendu mes débuts difficiles. Puis Saverio Tenuta m'a contacté parce qu'il était à la recherche d'un assistant coloriste sachant utiliser les techniques de mise en couleur traditionnelle, et nous avons commencé à travailler ensemble.


Saverio_original_original_55305_defaultbody

Dans Izunas, vous assurez le dessin et la couleur. Quelles sont les similarités et les grandes différences qui vont se créer entre l'univers graphique d'Izunas et celui de La Légende des Nuées ?


Je pense que la plus grande différence entre les deux séries réside dans le ton général : Izunas est plus linéaire dans sa narration et le ton y est plus léger que dans La Légende des Nuées Écarlates, plus sombre et plus sanglant. La mise en couleur se fait selon la même technique, à la différence près que j'ai allégé le processus en me passant de l'aérographe, utilisé par Saverio dans La Légende des Nuées (NDLR L'aérographe est un pistolet à peinture de la taille d'un stylo).


Comment réalisez-vous une planche ? Quel est votre méthode de travail ?


Je fais un crayonné que j'encre en utilisant des niveaux de gris. J'affectionne particulièrement ce type d'encrage car il laisse une trace sur laquelle je peux ensuite m'appuyer pour réaliser mes couleurs. Une fois la mise en couleur terminée, j'ajoute ou renforce les noirs, afin que le tout soit en harmonie.


Tenutaimg1_original_original_55303_defaultbody

Difficile de parler de bande dessinée et du Japon sans mentionner le manga... En lisez-vous ? Certains d'entre eux vous ont-ils inspiré dans la création d'Izunas ?


Oui, j'en ai lu beaucoup et je continue à en lire régulièrement. Comme la plupart des jeunes de ma génération, j'ai grandi avec des œuvres devenues depuis des classiques : Dragon Ball, Hokuto no Ken ou Ranma 1/2 que je porte toujours dans mon cœur. Récemment, j'ai découvert d'autres auteurs que j'ai beaucoup aimés, comme Shigurui. Mais Miyazaki et Charles Vess restent ceux qui m'inspirent le plus.


Quel est votre personnage préféré à dessiner ? Votre pire ?


Mon personnage préféré est sans aucun doute Kitsune Hime. Elle est fascinante et mystérieuse, et également ce qui s'approche le plus de l'iconographie japonaise. Il n'y aucun personnage que je n'aime pas dessiner. En revanche, je trouve en général plus facile de dessiner les personnages féminins. Il y a ceux qui demandent plus de temps que d'autres, comme Kuroga Saito et son armure, mais j'adore peaufiner tous les détails de son costume.


Img2_original_original_55304_defaultbody

Avez-vous d'autres projets en vue ou dont vous souhaitez nous parler ?


En ce moment je travaille sur le deuxième tome d'Izunas qui boucle le diptyque. Dans le futur, un de mes désirs secrets serait de travailler sur une saga nordique. J'ai toujours été passionnée par les exploits des Vikings.


Mais dans l'immédiat, je souhaite surtout qu'Izunas soit un succès car je prends beaucoup de plaisir à dessiner cet univers et j'espère pouvoir continuer à le faire sur un éventuel second cycle.


Merci !


Interview de Saverio Tenuta


Tenutaimg0_original_defaultbody_original_55306_defaultbody

D'où vous vient ce goût pour l'art japonisant ? Est-ce lié à un événement particulier ?


J’ai toujours été fasciné par la culture orientale, mais j’ai approfondi ce sujet il y a quelques années seulement. En Italie, on étudie plutôt l’art occidental. J’ai commencé à m’y intéresser presque par hasard : on pensait écrire une histoire d’aventure et de samouraïs avec un ami et il s’est retiré du projet, sur lequel il devait être scénariste. J’ai repris l’histoire et j’ai essayé de comprendre la culture et l’art japonais pour mieux me l’approprier.


Ce qui me fascine le plus, ce sont les éléments très différents qui se mêlent et arrivent à cohabiter dans une même culture. Par exemple, les samouraïs, dont le but premier est de tuer, sont aussi des poètes. Tous les contrastes que la culture japonaise recèle me captivent.


L’une des grandes différences entre la culture occidentale et orientale est que dans la culture occidentale, nous séparons le bien et le mal et nous identifions le mal comme une entité. C’est évidemment lié à la religion. Alors que dans la culture orientale, chaque personnage est composé de caractéristiques liées au bien et au mal.


Dans Les Nuées écarlates, le personnage que je préfère est la princesse Ryin. Pour nous, elle représente le mal, mais c’est aussi une victime. Son humanité la rend particulièrement attachante, et la qualifier de « méchante » serait réducteur.


Ce jeu de contrastes me plaît parce qu’il rejoint ma personnalité.


Quelles ont été vos sources d'inspiration ?  


Une grande partie des bandes dessinées qui m’inspirent a été publiée par Les Humanoïdes Associés. Des auteurs comme Mœbius, Richard Corben, Philippe Druillet ou encore Enki Bilal m’impressionnent, à la fois d’un point de vue graphique et narratif. C’est pour cela que signer avec cette maison d’édition a été pour moi un accomplissement.


J’ai toujours eu envie d’écrire. J’ai commencé par des histoires courtes, puis j’ai commencé à écrire La légende des Nuées écarlates, ma première histoire longue. Pour la créer, je me suis inspiré de livres sur le scénario, dont beaucoup parlaient de cinéma.


J’ai trouvé une voix et une identité propres au fur et à mesure de l’écriture des livres, mes influences – le cinéma, la bande dessinée mais aussi les peintures japonaises – s’estompant petit à petit.


Au niveau cinématographique, mes « maîtres » sont David Cronenberg et Terry Gilliam. Je regarde beaucoup de films de science-fiction et de fantasy… Donc pour la structure des histoires, j’ai été plus influencé par le cinéma que par la BD. Terry Gilliam pour sa folie et son génie dans l’absurde, Cronenberg avec Existenz, pour l’exploration de notre lien avec la chair.


Mais je ne pense pas être un grand « technicien » du scénario… Quand j’invente une histoire, j’essaie de décrire des émotions. J’écris avec le cœur, je transforme ce que je ressens en scénario et en dessin.


Comment décririez-vous l'univers des Nuées écarlates à un néophyte ? 


Je ne suis pas la personne adéquate pour cela, je risque de spoiler les lecteurs !


J’ai commencé à écrire Les Nuées écarlates avec l’idée de créer une histoire très légère de cape et d’épée. Mais je ne suis pas une personne légère, donc je me suis peu à peu orienté vers des personnages plus complexes, qui vivent des drames intérieurs. Ce qui me plaisait, c’était parler d’émotions humaines. Le point de départ de ces trois séries, c’est la recherche de que nous sommes, ce que nous aimons, où nous allons… Chaque personnage fait face à ces questionnements, dans un contexte de fantasy japonaise.


Par exemple, la princesse Ryin a une blessure liée au rejet de son père, qui la rend très humaine. J’ai essayé de comprendre ce qu’elle pouvait ressentir.


Il m’est difficile de parler de ces histoires avec un certain recul. Je les ai écrites avec les tripes et leur conception m’a presque servi d’analyse ! J’ai exploré des problématiques qui me concernaient aussi. C’est une série centrée sur ses personnages, un récit choral dans lequel chacun d’eux a une importance propre.


Pour Izunas, il s’agit plus d’une fable. J’ai créé un univers à moi en partant de mythes japonais et en m’inspirant de la culture japonaise, que je me suis appropriée.


Pour Le Masque de Fudo, je suis parti du « méchant » de La Légende des Nuées écarlates et j’ai développé son histoire, pour montrer sa trajectoire et son destin obscur. On pourrait la comparer à l’exploration de la destinée d’Anakin Skywalker dans Star Wars, avec une quête basée sur une recherche identitaire, que ce soit en mettant un masque ou en l’enlevant.


Quoi qu’il en soit, tous les personnages font partie de moi et il y a une part de moi dans chacun d’eux.


Je pense qu’une histoire fantasy devient intéressante quand elle parle de nous-mêmes en tant qu’humains, à travers des manifestations surnaturelles. Lorsque l’on réussit à donner une signification à la magie, tout prend une dimension complexe et captivante. Cela permet aussi de comprendre nos états d’âme, qui peuvent être amplifiés à travers des éléments fantastiques.


Comment avez-vous construit l'univers des Nuées écarlates ? Aviez-vous prévu les trois séries dès le départ ?  


C’est arrivé peu à peu. Au départ, je pensais écrire seulement trois tomes. Mais je n’étais pas satisfait du développement de l’histoire avec le dernier, et j’ai pu, avec l’accord de l’éditeur, en écrire un quatrième.


Pour Izunas, Les Humanoïdes Associés ont signé pour deux volumes dans un premier temps, puis deux volumes supplémentaires.


Pour Le Masque de Fudo, on a directement signé pour quatre tomes.


Pour les Nuées, j’avais une vague idée de quoi la suite serait constituée et j’ai développé les intrigues au fur et à mesure, alors que pour Le Masque de Fudo j’ai dû écrire toute l’histoire d’une traite, pour assurer une cohérence au récit et aux personnages.


Au tout début, on ne savait pas que l’univers serait si grand. Mais comme les ventes étaient bonnes, j’étais ravi que l’on puisse continuer !


Quelles sont les grandes différences entre Izunas et Les Nuées écarlates ?


Dans l'histoire des Nuées il y avait un ton « épique » et en même temps une problématique très humaine. Les hommes doivent affronter chaque jour des forces qui leurs sont supérieures. Ils ne peuvent contrôler ce qui affecte leur destin, ni les petites choses, ni les grands évènements.


Avec Izunas le ton est plus féérique. J'y rapporte mon espoir d'emmener le lecteur vers un point de vue opposé, et force est de croire que les problèmes des kamis (NDLR : les esprits de la nature) ne sont pas si différents des nôtres.


Au fond, il n'y a que des hommes avec leurs croyances, leurs batailles et leurs actions, bonnes ou mauvaises, qui déterminent le destin des dieux et/ou des kamis.


Qu'est-ce que ça a changé pour vous de ne pas être au dessin sur Izunas ?


C'était très constructif. En réalisant les storyboards, je pensais aux conseils à donner à la dessinatrice. Quand je travaille sur mes propres planches, j'ai tendance à vouloir absolument que chaque cadrage, chaque solution graphique, reflète, en les clarifiant, l'enchevêtrement de mes sensations et de mes émotions. Dans le cas de Izunas, j'ai essayé de simplifier et de ralentir la narration pour laisser à Carita l'espace de créer avec ses magnifiques couleurs une atmosphère où le temps apparaît comme suspendu.


Si vous deviez conseiller un ordre de lecture, serait-il l'ordre des parutions (Nuées, Izunas, Fudo), ou celui de la chronologie narrative (Izunas, Fudo, Nuées) ? 


C’est assez relatif. Les histoires peuvent être lues indépendamment, même si elles font parfois référence les unes aux autres.


Je conseillerais de les lire dans l’ordre de publication, parce que les livres ont été conçus comme cela. Il y a des éléments d’Izunas qui trouveront une résonance plus grande chez les lecteurs s’ils lisent cette série après La Légende des Nuées écarlates, par exemple. Ce n’est pas grave de ne pas connaître la référence en question, mais cela rend la lecture plus plaisante. Après, rien n’empêche de choisir un ordre différent.


Le Masque de Fudo et Izunas ne sont pas des œuvres que je considère comme plus matures, mais elles parlent d’un moi plus proche, qui succède à celui des Nuées. Suivre l’ordre de publication permet de capturer le parcours artistique de l’auteur, plutôt que de choisir l’ordre de la chronologie narrative, qui rendrait peut-être l’ensemble de l’œuvre plus banal… Fudo est la création d’un Saverio plus actuel. Chaque auteur se raconte à travers son œuvre, c’est inévitable. Est-ce qu’un lecteur pourrait avoir l’impression que j’ai régressé en lisant ces séries dans l’ordre chronologique ? Je ne sais pas…




1378803_527833497295311_1932185487_n_original_55308_defaultbody


Merci !


Albums


Découvrez les séries appartenant à l'univers des Nuées Écarlates :


La Légende des Nuées Écarlates



Izunas 



Le Masque de Fudo 



Aller plus loin


Si l'histoire de Saverio Tenuta est une pure création, il a puisé dans l'imaginaire japonais pour construire l'univers des Nuées écarlates. Sans prétendre à l'exhaustivité, cette page vous propose de découvrir quelques figures et emblèmes marquants de la mythologie traditionnelle japonaise.



La Mythologie Japonaise


La mythologie japonaise est traversée de différents courants : shintoïsme, bouddhisme, croyances animistes... Un florilège de cultures donnant naissance à de nombreux mythes. L'univers des Nuées écarlates et d'Izunas repose entièrement sur ces croyances : kamis, dragon protecteurs, arbre-mère, tanukis, esprits de la forêt et démons. Autant d'éléments que les dessins de Saverio Tenuta et Carita Lupattelli font vivre au fil des planches.


Seven_gods_of_fortune1_1024x536_original_55324_defaultbody

Les kamis


La mythologie japonaise se construit à partir de plusieurs religions : le bouddhisme et le shintoïsme en sont les principales pratiquées par les Japonais. Toutes deux respectant les esprits de la nature diffèrent sur la célébration des dieux. En effet, si le bouddhisme respecte une entité Bouddha, le shintoïsme prend racine dans le Kojiki (livre ancien détaillant la mythologie et création du Japon). Ce texte sacré relate la création de la terre par la déesse Amaterasu. Il raconte comment sa descendance a créé la terre, le ciel et le Japon.


Les kamis (litt. dieux) présents dans Izunas s'inspirent principalement du shintoïsme. Les nombreux yôkai (monstres, créatures) que l'on croise au long des tomes sont inspirés du folklore japonais.


Sous le terme « kami », les japonais désignent l'ensemble des déités et esprits vénérés dans la religion shintoïste. Principalement des éméments de la nature ou des animaux, les kamis sont des puissances créatrices et protectrices. Selon certaines croyances, les personnes décédées qui ont eut une vie vertueuse peuvent devenir des kamis après leur passage d'en l'Au-delà. Les empereurs et les grands chefs de clans étaient réputés pour descendre de la déesse Amaterasu et appelés à devenir des kamis après leur mort. Ils avaient donc une place importante au sein de la cosmogonie japonaise. Cette ascendance divine fut revendiquée par les empereurs jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, assurant leur légitimité à la tête du pays.


De nombreux kamis existent dans la mythologie japonaise et on distingue plusieurs niveaux de hiérarchie au sein de ceux-ci. Au commencement du monde, de nombreuses déités descendirent des « hauts cieux » afin de créer la Terre telle que nous la connaissons. De ces 27 dieux naquirent notamment Izanagi et Izanami, mari et femme, ayant présidé à la création du monde et du Japon. Selon le shintoïsme, il n'existe pas de dieu entièrement bon ou mauvais, chacun possède une part positive et une négative marquant les deux facettes de sa personnalité. Izamani, « celle qui invite » représente ainsi à la fois la déesse de la création et de la mort, marquant le cycle de la vie et l'équilibre. Elle a donné naissance au kami du feu, Kagutsuchi, qui la brûla vive. Fou de douleur, Izanagi entreprit un voyage vers les pays des morts, Yomi-no-kuni, afin de revoir son épouse. Celle-ci ne put revenir, ayant "déjà goûté à la nourriture de ce monde". Lorsqu'Izanagi aperçut sa femme, décomposée, il la répudie et tente de s'enfuir. Izanami le maudit et promit de tuer chaque jour un millier d'enfants de son peuple. Izanagi ordonna à son peuple de faire naître mille-cent enfants chaque jour pour contrer les plans de son épouse. Ainsi fut instauré le cycle de la vie et de la mort. De retour dans son monde, Izanagi décapita Kagutsuchi puis parti se purifier dans le fleuve de la vallée d'Akiwara. Ses ablutions donnèrent naissance à de nombreux kamis élémentaires, dont Amaterasu, la déesse du Soleil.


Mythologie_japonaise_sept_d134930_original_55327_defaultbody

Amaterasu, mère nourricière


Amaterasu occupe une place primordiale dans la religion shintoïste et serait l'ancêtre de tous les empereurs japonais. Elle porte souvent le nom d'Amaterasu-okami, « la grande déesse ». Son attribut solaire lui donne une importance considérable parmi les kamis, étant source de joie et de vie. On lui attribut ainsi les bienfaits de la vie, ce pourquoi les hommes louent Amaterasu dans Izunas pour leur avoir envoyé Aki . Dans Les Nuées écarlates, Ogi refuse que le général Kawakami pratique le rituel du seppuku afin de mourir dignement sous prétexte qu'Amaterasu refuserait ses entrailles impures. Bien que l'origine de cette pratique demeure vague, on retrouve une trace d'un événement similaire dans les mythes associés à la déesse solaire. Susano-o, dieu des tempêtes et de l'orage, outrepasse ses droits en amenant une carcasse de cheval dans la salle où Amaterasu et ses suivantes sont en train de tisser. L'une d'elles est prise d'une telle peur qu'elle s'ouvre le ventre à l'aide d'un fuseau, donnant sans doute naissance à ce rituel.


Esprits et créatures de la forêt : les Yôkai


Situés en dessous des dieux d'un point de vu hiérarchique, les yôkai ont une place importante dans les cultes japonais. Souvent rattachés à un animal, un végétal ou des objets, ils peuvent être les messagers des kamis, des esprits espiègles voire des monstres craints. Résidant dans un reflet de notre monde séparé par un voile avec celui-ci, les kamis ne peuvent interagir avec les humains, et les yôkai permettent de pallier ce problème. Dans l'univers d'Izunas, cette frontière entre les mondes est matérialisée par un voile, le Kamigakushi.


Le terme yôkai désigne l'ensemble des entités surnaturelles du folklore japonais, sans différenciation entre bon ou mauvais esprits. Les yôkai, aussi appelés mononoke, peuvent avoir différents comportements, de l'espièglerie à la malveillance en passant par la chance. Beaucoup possèdent des traits animaliers comme le kappa, qui arbore une apparence de tortue, le tengu, qui possède des ailes ou encore le tanuki.
Toutefois, certains ont une apparence humaine comme le oni, un ogre à la mâchoire béante descendant des montagnes. On dit qu'une émotion intense, comme la jalousie, peut transformer un être humain en yôkai. De même des objets peuvent se transformer en esprits lorsqu'ils sont très anciens.


Dans Izunas, Kitsune Hime est toujours accompagnée de plusieurs yôkai, notamment des tanukis, qui possédent également le pouvoir de se transformer. Souvent confondu avec le blaireau, le tanuki serait une sous-espèce de canidé ressemblant d'avantage à un raton-laveur qu'à un chien viverrin. Réputés pour changer de forme à volonté, les tanukis sont souvent représenté ornés de chapeaux de paille assortis d'une bouteille de saké. Dotés d'un ventre rebondi et d'une énorme paire de testicules, ils sont souvent considérés comme un symbole de bonne fortune au même titre que les kitsune.


4205150683_2fbc0bf4a5_defaultbody_1_original_55326_defaultbody

Kitsune-hime


Le personnage de Kitsune Hime, dans Izunas, est dérivé de l'esprit du renard, traditionnellement perçu comme le messager du kami Inari, gardien des maisons, dieu des céréales, des fonderies et du commerce. Il existe de nombreux types de kitsune : bons (les zenko, messagers d'Inari), espiègles (les yako) ou invisibles (ninko). Au fur et à mesure de leur existence, les kitsune gagnent des queues, une tous les cent ans, marquant leur sagesse et leur puissance. Lorsqu'ils obtiennent leur neuvième queue, leur fourrure devient blanche ou dorée, ils atteignent le rang de kyubi no kitsune (litt. renard à neuf queues), et deviennent capables de voir et d'entendre ce qui arrive n'importe où dans le monde. Ces esprits sont également polymorphes et peuvent prendre une forme humaine dès lors qu'ils atteignent l'âge de cent ans. Pour ce faire, la légende veut que les renards placent au préalable une large feuille ou un roseau sur leur tête. Ils peuvent prendre la forme de n'importe quel humain mais généralement se plaisent à prendre la forme de femmes attirantes. Seul problème : leur difficulté à dissimuler leur queue qu'ils conservent même sous forme humaine.


Dans Izunas, Kitsune Hime joue sur sa polymorphie afin de préserver les deux mondes : humaines au delà du Kamigakushi, renarde parmi les humains.


Le Munemori, l'arbre sacré


Dans la religion shintoïste, l'arbre tient un rôle particulier : symbole de grandeur, résistance et de longévité, l'arbre est souvent habité par un esprit voire un kami. Chaque temple possède ainsi un ou plusieurs arbres sacrés auxquels les japonais attachent des petites plaquettes de bois sur lesquelles des vœux sont inscrits. La croyance veut que les arbres portent ces prières aux kamis et permettent de les exaucer. Au sein des temples, les arbres sacrés habités par un kami sont signalés par une corde autour du tronc où des morceaux de papier pliés sont disposés. Chaque espèce possèderai ainsi son propre kami. On retrouve ainsi les kamis des chênes, des cèdres ou encore des cerisiers. L'arbre Sakaki a une signification particulière et une place plus importante dans le folklore car il aurait servi à suspendre le miroir dans lequel la déesse Amaterasu a aperçu pour la première fois son reflet, permettant de faire revenir le Soleil.


Dans Izunas, l'arbre Munemori est un symbole de vie et de renaissance. Chaque Izunas tombé au combat renaît entre ses branches sous la forme d'un nouveau-né. Les louves Onbas se charge alors de poursuivre leurs rôles en prenant soin des nouveaux venus. Préservant l'équilibre de la vie face aux Noggos, le Munémori est la cible prioritaire des démons : sans lui, les Izunas disparaîtront tandis que la barrière qui sépare le monde des esprits et celui des hommes s'effondrera...




Capture_d_ecran_2015_04_08_a_17_21_58_origina_55325_defaultbody

La hiérarchie militaire


Que ce soit l'univers des Nuées écarlates ou celui d'Izunas, les deux séries se déroulent dans un Japon médiéval où règnent en maître les shôguns.

Le shôgun :


35_nueesecarlates_T2CORR_original_55328_defaultbody

Le shôgun agit sous les ordres de l'Empereur et occupe une place élevée dans la hiérarchie politique. Il doit faire régner l'ordre dans les provinces du pays. Les shôguns qui se succédaient étaient souvent issus de la même lignée. Les Ashikaga, par exemple, forment une famille dont 15 membres se sont succédés à la fonction de shôgun de 1336 à 1573.


Si le shôgun dévait répondre de ses actes à l'Empereur, il avait cependant une emprise immense sur son territoire. Son pouvoir administratif lui permettait de contrôler les fonctionnaires et à travers eux, les provinces et leurs habitants, imposant les lois de l'Empereur et du shogunat.




Le général :


12_Izunas_T1_1_original_55329_defaultbody

Sous les ordres directs du shôgun, le général est le plus haut gradé militaire. Du palais du shôgun, il assoit le pouvoir du dirigeant sur les provinces, faisant régner l'ordre et le respect des lois. Dans Izunas, Kuroga est, lui, un général sans pitié et assoiffé de pouvoir. Il essaie de faire main-basse sur les provinces afin de détrôner le shôgun et l'anéantir.




Le capitaine :

22_nuees_ecarlates_T1_1_original_55330_defaultbody

Répondant du général, le capitaine est en poste dans les provinces mêmes, il fait régner l'ordre dans les villes et respecter la loi du shogunat. Il est comparable à une police de proximité et se faisait souvent obéir par la force.


Les Ninjas


Le terme « ninja » apparaît au XIXème siècle, ils étaient auparavant appelés shinobi. On pense que les ninjas étaient principalement originaires de régions autour de Kyôtô : Koga et Iga.


19_nueesecarlates_T2_1_original_55331_defaultbody

Leur origine ne peut être certifiée mais ils seraient d'anciens bushis ou rônin, vaincus qui se seraient exilés dans les montagnes et y auraient mis au point des techniques de survie.


Contrairement aux samouraïs, les ninjas ne suivent aucun code, uniquement les enseignements reçus pendant leur formation (certains suivaient les préceptes de L'Art de la Guerre de Sun Tzu). Ils étaient donc très mal perçus par la population. S'ils étaient désavoués par celle-ci, les ninjas, qui ne répondaient pas d'un seigneur, étaient également employés par le shogunat à la protection de hauts-fonctionnaires (comme le shôgun) ou à la surveillance de châteaux. Souvent associés aux espions, ils étaient aussi employés par de riches familles. Les ninjas permettaient aux clans de régler des conflits de façon brutale : l'assassinat.


On leur enseignait plusieurs disciplines, le combat à main nue (Tai Jutsu…) et le combat armé (kunai, shuriken…), sous l'appellation de ninjutsu. Les ninjas étaient formés physiquement sur des critères bien précis (des pas à connaître pour le combat, des techniques de camouflage…).


Les femmes ninja, appelées kunoichi, étaient formées pour séduire et manipuler.


Les ninjas utilisent plusieurs types d'armes, défensives et offensives.


- Le jitte, sorte de dague non tranchante permettant de parer les sabres.


- Les très célèbres kunai et shuriken étaient de petits objets tranchants que le ninja pouvait envoyer sur ses ennemis.


- Metsubushi : fumée servant à aveugler l'adversaire.


- Le nunchaku : deux bâtons reliés par une chaine


- Le kusarigama : il s'agissait d'une faucille à laquelle était accrochée une longue chaîne avec un poids à son extrémité.


- Des griffes de métal portées aux mains (shuko) et aux pieds (ashiko) pouvaient être utilisées pour escalader ou se battre.


19_nueesecarlates_T2_defaultbody_original_55332_defaultbody

À l'instar des ninjas, les yamabushis, sorte d'ermites des montagnes, pratiquaient le shugendô, une concentration mystique leur permettant de se transcender.


Inspiré du Bouddhisme, shugendô signifie littéralement « le chemin de la formation et de l'essai », il est fondé sur l'harmonie avec la nature. La formation de ces moines est comparable à celle des ninjas


Certains maitres existent encore, mais la pratique reste extrêmement rare à notre époque.


Les Samouraïs


Le rôle des samouraïs a évolué en même temps que la société japonaise. Auparavant appelés mono no fu ou bushi (guerrier), le terme « samouraï» ne sera utilisé comme appellation qu'à partir du XVIIème siècle.


Samurai_1_originala_defaultbody_original_55333_defaultbody

Au départ les guerriers étaient de riches propriétaires terriens ou des combattants embauchés par eux. Les samouraïs répondaient à un daimyô (seigneur terrien) ou au shôgun et devaient protéger les terres en temps de guerre. En temps de paix, ils étaient alors de simples fonctionnaires.


Certains samouraïs n'étaient pas rattachés à un clan ou un maitre (s'ils avaient commis une faute ou si le maitre était mort par exemple), ils étaient alors appelés rônin, sortes de mercenaires, parias désavoués par leurs semblables car n'ayant pas ou plus d'honneur au yeux de la société.


Au XVIIème siècle, un guerrier du nom de Taira Shigesuke, rédige un code d'honneur du samouraï : Budô shōshin shū (Introduction à la voie des guerriers). Il y décrit un code de conduite, des règles à suivre, basées sur des valeurs morales.


Le bushidô (voie du guerrier) regroupe les préceptes pour tous les guerriers (bushi, samouraï…), écrit dans une période de paix, il s'inspire de plusieurs religion afin d'enseigner une maitrise spirituelle au guerrier.


Inspiré du Bouddhisme Zen (introduit au XIIème siècle), le guerrier doit apprendre à renoncer à la notion de « moi » afin de surpasser la peur. Prônant ainsi un certain stoïcisme quant à la vie ou à la mort, sorte de soumission par l'acceptation à l'inévitable. Du shintoïsme (religion japonaise), le bushidô enseigne le respect des supérieurs, la loyauté et le patriotisme. Enfin du confucianisme sont tirées une culture littéraire et artistique ainsi qu'une réflexion sur les relations entre hommes, sorte de morale sociale.


Le bushidô repose ainsi sur sept vertus, dont les principales sont Gi (la droiture), (le courage) et Jin (la bienveillance).


Le code étant très strict, beaucoup de guerriers trop consciencieux se sont tués dans une volonté de mourir en protégeant leur honneur à tout prix. La mort étant pour le guerrier une finalité, s'ouvrir le ventre (seppuku) était une façon de démontrer sa vertu afin de garder ou laver son honneur.


13_Nuees_Ecarlates_03_original_55334_defaultbody

Les samouraïs étaient formés aux arts martiaux et apprenaient très tôt à manier les armes : l'arc, le naginata (sorte de faux), le yari (la lance)… Formés au tir à l'arc et au sabre, ce dernier reste l'arme emblématique du guerrier. Ils portaient un tachi (sabre long) couplé avec un wakizashi (petit sabre). Cet ensemble de katana (sabre japonais) nommé daishô était un des signes distinctifs des samouraïs.


On les reconnaissait également à leur coupe de cheveux : le chonmage, un chignon à l'arrière d'un crâne rasé. Il servait à faire tenir le casque quand les samouraïs portaient encore des armures. La coiffure fut gardée jusqu'à la fin de l'ère Edo (XIXème siècle).


L'armure (), qui était très légère (10 à 15 Kg, contre 30 Kg en occident), fut peu à peu abandonnée pour le hakama (sorte de kimono).


La fleur de cerisier (sakura), autre emblème du samouraï, représente le code et la spiritualité du guerrier : elle est une fleur éphémère, tout comme le samouraï est un homme voué à mourir.


Les marionnettes Japonnaises


14_nueesecarlates_T2b_original_55335_defaultbody

Les spectacles de bunraku tiennent une place importante dans l'univers des Nuées écarlates. Simple divertissement opéré par la jeune Meiki, les spectacles de marionnettes deviennent bien vite un moyen d'accès aux souvenirs enfouis de Raido Caym, une vérité depuis trop longtemps oubliée et ne demandant qu'à ressurgir du néant.


Les Marionnettes Japonaises : Le Bunraku


La culture japonaise recèle de nombreux arts de la scène, drames lyriques (), spectacle dramatique (kabuki) ou comique (kyōgen) mais peu connaissent le bunraku, un théâtre entièrement joué par des marionnettes savamment articulées. Le théâtre japonais connaît diverses évolutions avant d'aboutir aux formes que nous connaissons. Les premières mises en scène abouties naissent aux alentours du XIVème siècle, sous l'égide des shôguns Ashikaga – bien que la représentation théâtrale soit présente depuis l'antiquité. La plupart des nô n'étaient alors que des danses et pantomimes religieuses mêlant quelques histoires du folklore profane. Le bunraku, initialement appelé jōjuri, couple deux types d'art : celui du jōjuri, où la narration est effectuée par un chanteur et un musicien, et celui des marionnettes.


Du jōjuri au bunraku


Si ce type d'art existe depuis le XIIIème siècle, principalement dans les temples grâce aux marionettistes ambulants, ce n'est qu'au XVIIe siècle que le jōjuri s'implante véritablement. Sous l'égide de Takemoto Gidayū et Chikamatsu Monzaemon (célèbre dramaturge de kabuki), une école de jōjuri est ouverte à Osaka, destinée à former les futurs montreurs, chanteurs et musiciens. Les pièces de Monzaemon auront un impact décisif sur cet art : en plus de composer le cœur du répertoire de ce qui sera appelé plus tard le bunraku, il met en scène pour la première fois des commerçants.


C'est à cette période que deux genres distincts apparaissent : le jidai mono, des pièces historiques où les personnages issus de la noblesse sont en proie à des conflits opposant la doctrine de Confucius et les sentiments personnels, et le sewa mono racontant des histoires d'amours impossibles. Ce n'est qu'en 1872 que le jōjuri fut véritablement nommé «bunraku » lorsque Uemura Bunrakuken fit déplacer un petit théâtre à Matsushima qu'il renomma Buranku-za. Officiellement reconnu comme patrimoine culturel japonais en 1955, le bunraku devient une discipline et de nombreuses écoles et associations se développent afin de transmettre ce savoir ancestral.


La mécanique du bunraku


Marionette_2_defaultbody_original_55336_defaultbody

Le bunraku est un art de précision imposant une discipline rigoureuse, avec une tâche affectée à chaque membre de la troupe. Une compagnie est composée d'un chanteur, d'un musicien, et de trois montreurs pour chaque marionnette. Si ces derniers sont les seuls à être présents sur scènes, le chant et la musique jouent un rôle capital dans les bunraku. Le chanteur, tayu, interprète tous les rôles de la pièce, féminin et masculin, ainsi que les parties narratives. Son chant doit rendre à la perfection chaque émotion, chaque mouvement de pensée des personnages. Seul à déclamer, son chant est exagéré afin de distinguer les différents personnages sur scène au même moment. Le tayu est toujours accompagné d'un joueur de shamisen ou de biwa (sortes de luths japonais) qui ne doit se consacrer qu'au chanteur, adaptant son jeu à sa performance. Leur coordination et leur complémentarité doivent être totales pour que la puissance évocatrice du texte atteigne son apogée. Une tradition voulait que ce couple soit formé dès leur plus jeune âge, vivant constamment ensemble et ne se séparant qu'à la mort de l'un des partenaires.


Chaque marionnette sur scène est contrôlée par trois montreurs, animant chacun une partie différente du corps. Le chef montreur, omo zukai, est chargé de manipuler la tête et le bras droit de la marionnette, une tâche d'autant plus difficile que chaque élément du visage peut être bougé indépendament afin de rendre avec précision les émotions des personnages. Le deuxième montreur, hidari zukai, contrôle la main gauche de la marionnette tandis que le dernier, ashi zukai, bouge les pieds et les jambes. L'animation des marionnettes recquiert une parfaite cohésion entre les montreurs afin d'obtenir les mouvements les plus fluides et naturels possibles. Une vieille tradition voulait que, pour manipuler les pieds et jambes de la marionnette, dix ans d'expérience étaient requis. Pour ne pas perturber l'audience et laisser les marionnettes au centre de l'attention, tous les montreurs sont vêtus de noirs, une couleur traditionnellement utilisée dans le kabuki pour suggérer l'invisibilité. Seul le chef montreur porte son visage découvert.


Un ensemble de mécanismes, leviers et baguettes permettent d'articuler l'ensemble de de ces marionnettes de près d'1m50. Les montreurs peuvent ainsi leur faire serrer les poings, cligner des yeux, hocher la tête, froncer les sourcils… Tous les gestes et expressions permettant de leur donner l'aspect le plus humain possible. Elles sont habillées d'une robe sur laquelle sont enfilés un kimono et un haori (veste) attachés avec un obi (ceinture large). Les costumes sont rembourrés à certains endroits afin de camoufler la raideur des marionnettes et leur donner une apparence plus humaine.


03_nuees_ecarlates_T1_original_55337_defaultbody

Le bunraku se joue encore aujourd'hui, notamment au sein du Théâtre national de bunraku d'Osaka.