Jean-Pierre Dionnet est né le 25 novembre 1947 à Paris et comme il y avait encore des tickets de rationnement, il passera ses cinq premières années à la campagne, dans la Creuse, qu’il considèrera comme son véritable lieu de naissance, puis sa jeunesse à Livry Gargan et n’envisagera pas une seconde de la possibilité de se rendre un jour à Paris, pourtant si proche.
Jusqu’en 1968, il poursuit sans jamais vraiment les rattraper de hautes études puisqu’il n’a qu’un but à ce moment là : entrer dans le monde de la bande dessinée.
En attendant, il sera brocanteur le week-end, puis commis de librairie dans la première incarnation de Futuropolis.
En 1968, Jean-Pierre Dionnet entre au journal « Pilote » à l’instigation de Philippe Druillet, où il écrit des scénarii pour Solé, Got, Druillet, Moebius, Goetzinger, Bilal, etc…
Comme il n’aime que la science-fiction et le fantastique il se sentira un peu à l’étroit et Goscinny qui lui avait proposé de créer un journal de bandes dessinées et de science-fiction, heureusement, oubliera de lui en reparler.
En 1970, il lance aux éditions Nathan une collection d’albums de bandes dessinées et un projet de journal « Stark » qui n’aboutira pas vraiment : une première formule en somme de « Métal Hurlant », avec presque les mêmes.
En 1971, il est rédacteur en chef-adjoint de Nikita Mandryka pour la première formule du journal « L’Echo des Savanes » où il amènera du sang neuf : Masse, Petillon, Wallace Wood, etc… Il envisagera à un moment d’y publier « Métal Hurlant », mais Mandryka lui dira que c’est idiot de quitter le giron de « Pilote » pour tomber dans celui de « L’Echo des Savanes » et qu’il n’a qu’à faire son journal tout seul.
En janvier 1975, avec Moebius, Druillet et Bernard Farkas, Jean-Pierre Dionnet fonde donc le journal « Métal Hurlant – Les Humanoïdes Associés », jetant ainsi deux cailloux de poids dans le monde encore bien sage de la bande dessinée.
En 1980, lecteur de « Métal Hurlant », Pierre Lescure viendra le chercher pour co-créer « Les Enfants du Rock » sur Antenne 2 où il produira « Sex Machine » et pour cette émission, obtiendra le premier 7 d’Or jamais décerné.
On remarquera qu’à ce moment là, et cela a continué depuis, Jean-Pierre Dionnet n’a jamais été maître de son destin, c’est Druillet qui a pensé qu’il pourrait faire scénariste pour « Pilote », c’est Mandryka qui a pensé qu’il pouvait s’occuper de journaux de bandes dessinées et c’est Lescure qui a pensé qu’il pouvait faire de la télé.
De Livry Gargan, Paris et le monde de la création lui semblaient, inatteignable.
En 1986, ayant quitté les Humanoïdes Associés, Jean-Pierre Dionnet cumule les travaux divers : une éphémère émission de cinéma sur TF1, « Cinéstars », une quotidienne de nuit sur Skyrock, une chronique hebdomadaire à Télérama et presque dans le même temps, ou juste avant ou juste après, il écrit des scénarii de bandes dessinées pour Bilal, Beb Deum, Gal, Pirus, Sire, etc…
Comme il est devenu en même temps « un Prince de la nuit » et qu’il ne dort jamais, il finira par exploser.
En 1989 tout repart. Jean-Pierre Dionnet est brièvement Directeur littéraire chez Albin Michel BD. Il lance l’émission « Cinéma de Quartier » sur Canal+ qui durera 15 ans et s’interrompera en décembre 2007, il cumule des émissions sur le câble (« Le Club », « Destination séries », etc…).
En 2003, il reprend sa plume de scénariste pour poursuivre et achever la série « Exterminateur 17 » commencée par Bilal et reprise par Igor Barenko et récemment rééditée par Casterman.
Et la soixantaine approchant, il réalise que ça lui plait bien et qu’il préfère désormais ne plus faire que ce qu’il juge important : le compteur tourne.
Les Humanoïdes Associés
Metal Hurlant