Chantal Montellier est née le 1er août 1947 à Bouthéon, près de Saint-Étienne, dans la Loire. Née d’un père originaire d’un milieu plutôt bourgeois et d’une mère issue de la petite classe moyenne, Chantal Montellier grandit dans un quartier résidentiel près de Saint-Étienne, mais dans lequel elle est poussée par sa grand-mère à lire toutes sortes de bandes dessinées et de romans jeunesse. Dans un contexte familial de plus en plus compliqué, Chantal Montellier intègre l’école des beaux-arts de Saint-Étienne en 1962 et obtient six ans plus tard le Diplôme National des Beaux-Arts (DNBA). Par la suite, elle enseignera les arts plastiques en collège et lycée, avant de donner des cours à l’Université de Paris VIII entre 1989 et 1993.
Au départ, Chantal Montellier ne se destine pas à la bande dessinée, un milieu qu’elle estime infréquentable et snob à la sortie de ses études. C’est d’abord par la peinture qu’elle s’exprime, certaines de ses toiles seront d’ailleurs présentées au Grand Palais en 1972. La jeune artiste se sent immédiatement attirée par les peintres de la nouvelle figuration, et c’est grâce à Guy Debord, théoricien du situationnisme, que Chantal Montellier renoue avec la bande dessinée. Sa manière de détourner les images pour les mettre au service d’une pensée politique marque profondément la perception que Chantal se faisait cet art encore marginalisé. À la fin des années 1960, après Mai 68, de nouveaux magazines émergent pour mettre en avant la scène du 9e art contemporain. Chantal Montellier se plonge alors dans la lecture des Charlie Mensuel, avant d’entamer une carrière en tant que dessinatrice de presse, dès 1972. Comme elle le raconte dans une interview publiée dans le hors-série Métal Hurlant consacré à Ah!Nana (2023), elle était « aussi douée pour l’enseignement que pour la physique nucléaire… »
Ensuite, Chantal Montellier commence à travailler pour des périodiques de gauche comme Le Combat syndicaliste, Politis, L’Humanité, Le Monde, Révolution, etc. En parallèle, un journal de bande dessinée voit le jour : Métal Hurlant (1975), suivi de son pendant féminin Ah!Nana (1976-1978). L’autrice publie ses premières histoires grâce à ces nouveaux espaces d’expression qui se multiplient, notamment dans (À suivre) et Psikopat avec qui elle collabore également. Plusieurs maisons d’édition, journaux et magazines publieront les oeuvres de Chantal Montellier jusqu’au prochain événement majeur de sa carrière : la création, avec Jeanne Puchol et Marie-Jo Bonnet en 2007, du prix Artémisia, uniquement réservé aux autrices de bande dessinée.
Si son engagement politique a parfois été considéré comme trop radical, Chantal Montellier est devenue aujourd’hui une figure incontournable de la bande dessinée française.
Les Humanoïdes Associés
Metal Hurlant